Chambres Intérieures, Arles 2025

« La maison sous la peau —
La courbe, le geste, la grâce, la voix
Le sel, le feu, la femme, la soie
— la peau du monde. »

Les mots de @margauxdefouchier pour l’exposition photo « Chambres Intérieures », imaginée et créée par @emma_and_marion dans le cadre de @print.arles, pendant les @rencontresarles

Il existe, sous la peau des femmes, des pièces que nul ne visite.

Des chambres intérieures, tapissées de souvenirs, d’ombres et de lumière.

Des lieux sans fenêtres, où l’on danse seule, à l’abri du bruit du monde.

Nous sommes faites de cela :

de creux et de courbes,

de gestes transmis,

de grâce et de maladresse,

de voix que l’on tait — que l’on tremble à faire entendre.

Le sel d’une larme,

la soie d’un souvenir,

le feu d’une colère muette,

la femme : entière, fragile, puissante.

C’est un hommage à ces lieux du dedans.

À ces femmes qui photographient comme on peint une cicatrice ou un rêve.

Qui tissent, par l’image, les fils invisibles de leur histoire.

Les photographies réunies ici ne racontent pas, n’expliquent pas ; elles proposent.

Avec pudeur, avec fantaisie,

Elles montrent l’invisible :

La maternité silencieuse,

La solitude habitée,

Les transmissions douces,

Les désirs sans nom,

Le quotidien sacré.

Et par le corps en mouvement, l’épure d’un regard,

Par l’expérimentation, l’accident,

Elles touchent à l’essence.

Sur la peau du papier, certaines laissent des traces,

Peinture, matière, gestes,

Comme si la photographie devenait corps à son tour.

La main revient sur l’image,

Elle y dépose une rupture ou une continuité,

Un éclat d’enfance ou de colère.Comme si le regard seul ne suffisait plus,

Comme s’il fallait traverser l’image pour en déplier la chair, le secret, l’écho.

La sensualité côtoie l’introspection,

La lumière découpe des silences,

Un frémissement, une brûlure, une douceur.

Sororité discrète, dialogue sans mots, catharsis lente

Et la poésie comme seule nécessité.

Non pas celle des mots mais celle du regard.

À l’intérieur de chaque femme, il y a une maison.

Un territoire mouvant. Un monde à part.

Un sanctuaire de sensations et de contrastes.

Et lorsque ces maisons s’ouvrent, que ces

chambres intérieurs

Se laissent visiter par la photographie, par l’art,

Par cette poésie singulière qui surgit lorsque les femmes se racontent entre elles puis,

Par vos regards,

Alors la peau du monde se répare un peu.

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